Histoire du Gabon

Les premiers habitants du Gabon sont des Pygmées, forestiers, chasseurs vivant dans des communautés familiales de petite taille sur les berges des rivières. Le XVIe siècle voit l’arrivée des peuples bantous d’un groupe de Golo, Nkomi et Irungu. Au Sud-Ouest s’installent les Punu, et à l’extrémité du sud-ouest les Nzebi et les Teke. Au XVIIIe siècle, dans le nord s’intalle le peuple Fang et dans le sud se sont installés les Kita et les Kwele. A l’époque pré-coloniale, le Gabon est constitué petits royaumes tribaux, et une partie du pays est subordonnée au Royaume médiévale du Congo.

De la traite des Noirs à la colonisation française

En 1472, le Gabon est découvert par les navires portugais. Le pays suscite aussi l’intérêt des marins français, danois et britanniques qui visitent régulièrement la côte pour marchander avec les tribus locales l’ivoire, les espèces de bois précieux et les esclaves.

En 1849 est fondée la capitale de Libreville colonisée par les esclaves affranchis par les Français. En 1886, le gouvernement français nomme un gouverneur au Gabon et le pays devient une colonie.  Deux ans plus tard, le pays intègre le Congo français, et en 1910, il devient une partie de l’Afrique équatoriale française. En 1911, la partie nord du pays est occupée par l’Allemagne et revient dans les anciennes frontières après la Première Guerre mondiale.

En 1940, le Gabon est subordonné au gouvernement de Vichy, et en 1946, il est devient un «territoire d’outre-mer» de la France. A cette époque, le maire de Libreville, Léon Mba, fonde le premier parti politique, le Mouvement Gabonais Mixte (MMG), qui est le bras local du Rassemblement Démocratique Africain (RDA). En réponse, en 1948, son adversaire politique et membre du Parlement français, Jean-Hilaire Obame créé sa propre organisation, l’Union Démocratique et Sociale Gabonaise (UDSG).

Le Gabon indépendant

Le 17 Août 1960 est déclarée l’indépendance du Gabon et six mois plus tard, Léon Mba est élu président de l’Etat.

Au début, Léon Mba organise un gouvernement de coalition en nommant Jean Hilaire Obame ministre des affaires étrangères.  Mais les relations tendues entre les deux homme conduisent à la dissolution de l’Assemblée nationale et à l’annonce de nouvelles élections. Avant l’élection, Léon Mba est renversé par un coup d’Etat militaire, et Obame est invité à l’organisation d’un gouvernement intérimaire.  Peu de temps après, Léon Mba revient au pouvoir.

Après la mort de Léon Mba, en Octobre 1967, Albert-Bernard Bongo devient nouveau président. En Mars de l’année suivante, il introduit dans le pays un système de parti unique (PDG) Parti Démocratique Gabonais avant d’introduire le multipartisme en 1989.

Après la disparition d’Omar Bongo Ondimba en 2009, Ali Bongo Ondimba devient Président de la République après des élections au suffrage universel. Fonction qu’il occupe à ce jour.

Anciens Présidents du Gabon

Léon Mba

Le Père du Gabon Indépendant Léon Mba Minko, a vu le jour le 9 février 1902 à Libreville au village Keleré, à l’endroit actuel où se trouve son mausolée près de l’hôpital général de la capitale. Il appartenait à une famille autochtone christianisée et francophile.

D’une enfance paisible, Léon Mba se distingue déjà comme un brillant élève, et ce dès le primaire où il suit une scolarité brillante (1909-1916), au terme de laquelle il décroche un premier emploi à la sous-intendance militaire de Libreville. Ce qui ne l’empêche aucunement de poursuivre ses études par correspondance, à l’École Universelle. Ce cycle achevé (1918), il rejoint l’administration où il exerce comme écrivain-interprète. En 1920, Léon Mba entre sur concours à l’administration des Douanes. Ainsi occupe-t-il différents postes sur Port-Gentil, Pointe-Noire et Libreville en qualité de commis-expéditionnaire.

Première reconnaissance des autorités locales, Léon Mba est nommé en 1926 chef de quartier de Libreville nord (secteur de Mont-Bouët). Il occupe également le siège d’assesseur titulaire au tribunal indigène de 1er degré, et celui de suppléant titulaire à la Commission municipale de Libreville.

Léon Mba crée le Comité mixte gabonais et fusionne ensuite avec le Parti démocratique africain pour donner naissance au Bloc démocratique gabonais (BDG) en 1953 dont il devient le Secrétaire Général. Trois ans plus tard, en novembre 1956, le parti remporte les municipales. Avec 19 conseillers sur 27, Léon Mba est élu premier maire de la commune de Libreville.

Le 24 juillet 1960, l’Assemblée nationale confère le rang et les prérogatives de chef d’Etat au premier ministre Léon Mba. Une nomination qu’il soumet aux Gabonais lors d’une élection au suffrage universel le 12 février 1961. Il devient alors Président de la République.

Le 17 février 1964Léon Mba est victime d’un coup d’Etat avant d’être reconduit au pouvoir. Il est réélu en mars 1967 avec une écrasante majorité avant de décéder le 28 novembre à Paris. Il laisse le souvenir d’un homme politique brillant et patriote.  Son slogan « Gabon d’abord » résume la vision du père de l’indépendance.

Omar Bongo Ondimba

Né Albert-Bernard Bongo le 30 décembre 1935 à Lewaï, le Père de la Rénovation El Hadj Omar Bongo Ondimba est le 2e Président de la République gabonaise.
Il a dirigé pendant 42 ans le Gabon, un îlot de paix et de stabilité en Afrique.

Orphelin de père à 7 ans et cadet d’une famille d’agriculteurs de douze enfants, Albert Bernard Bongo voit le jour le 30 décembre 1935 dans le village de Lewai, situé dans le Haut-Ogooué.

Alors que son tuteur lui interdit de poursuivre ses études en France, il s’installe à Brazzaville pour s’inscrire au lycée technique. Plus tard, il devient le seul noir à faire son service militaire au sein de l’Armée de l’Air française au Tchad. Si ses prises de positions hostiles à l’administration coloniale lui valent quelques problèmes, son expérience militaire jouera un rôle important dans la suite de sa carrière.

De retour au Gabon devenu indépendant, il intègre le ministère des Affaires étrangères où ses qualités sont très vite remarquées. Elles lui vaudront un accès rapide aux plus hautes fonctions de l’Etat. Bras droit de Léon Mba, futur président du Gabon, il devient Vice-président de la République gabonaise en 1960 avant de lui succéder après sa mort en 1967.

Peu après son accession à la magistrature suprême, le Président Omar Bongo devient le chef du Parti Démocratique Gabonais. Il lance de grands projets, comme le Transgabonais, qui vont marquer l’histoire du Gabon.

Il se convertit en 1973 à l’islam juste avant de nouer des relations diplomatiques avec la Libye de Mouammar Kadhafi. Albert-Bernard devient El Hadj Omar après un pèlerinage à La Mecque.

En 1990, El Hadj Omar est poussé à organiser une conférence nationale à l’issue de laquelle il introduit le multipartisme. Respecté par ses pairs, Omar Bongo saura s’impose dans la résolution des crises sur le continent africain.

Omar Bongo Ondimba décède le 8 juin 2009. Après 42 ans à la présidence du pays, son plus grand héritage à l’échelle continentale et mondiale reste celui de la paix.

Rose Francine Rogombe

Née Etomba Alela le 20 septembre 1942 à Lambaréné, la première femme magistrat du Gabon Rose Francine Rogombe prête serment comme présidente de la République Gabonaise par intérim, le mercredi 10 juin 2009. Elle était alors présidente du Sénat.

Rose Francine Rogombe, née Etomba Alela le 20 septembre 1942 à Lambaréné, est reconnue pour son action durant la période de transition en 2009, suite au décès du président Omar Bongo Ondimba en juin 2009. Elle assure l’intérim à la tête de l’Etat pendant 4 mois.

Après un début en capacité de droit à la faculté de droit de Nancy en France, Rose Francine Rogombe poursuit à Libreville ses 3ème et 4ème années de droit. Au lendemain des Indépendances, Rose Francine Rogombe intègre l’institution et devient en 1967 la première femme magistrat du pays.

Après son intégration à la magistrature, Rose Francine Rogombe gravit les échelons. Elle est procureur de la République, avant de devenir juge d’instruction, puis Vice-présidente du tribunal de grande instance de Libreville et conseillère à la chambre juridique de la cour suprême.

En 1983, Rose Francine Rogombe est nommée secrétaire d’Etat à la promotion féminine et en 1988, elle prend en charge les droits de l’Homme.

En 1990, celle qui deviendra le 3ème président de la République gabonaise quitte la scène politique pour rejoindre son mentor, Georges Rawiri. En 2008, elle devient conseillère municipale du 2ème arrondissement de Lambaréné, puis sénatrice.

Un an plus tard, le 16 février 2009, Rose Francine Rogombe prend la direction de la chambre haute (Sénat)Elle dirige le Gabon pendant une période de transition de 4 mois suite au décès du président Omar Bongo Ondimba. C’est dans ce cadre qu’elle constitue par la suite le fichier électoral, puis initie la concertation avec les forces vives de la nation et organise l’élection présidentielle de septembre 2009.

Début 2015, Rose Francine Rogombe est élue une nouvelle fois sénatrice dans la 1ère circonscription de Lambaréné.

Le 10 avril 2015, elle décède à Paris à l’âge de 72 ans.

Symboles nationaux

Le Gabon est une république indivisible, séculaire, démocratique et sociale. Elle est fondée sur le principe de la séparation de l’Etat et de la religion et reconnaît toutes les croyances dès lors qu’elles respectent l’ordre public. Elle assure l’égalité de tous les citoyens devant la loi, sans distinction d’origine, de race, de sexe, d’opinion ou de religion. Ci-dessous ses principaux symboles.

Le drapeau

Le drapeau gabonais est composé de trois bandes horizontales : une verte, une jaune et une bleue.

– Le vert, symbole de la forêt équatoriale qui couvre la majorité du territoire, évoque la fertilité et la richesse agricole.
– Le jaune, symbole de l’équateur qui traverse le territoire d’ouest vers l’est évoque le soleil, la richesse minière et l’hospitalité légendaire de la population gabonaise.
– Le bleu, symbole de la mer qui baigne les côtes du Gabon, représente aussi les nombreux cours d’eaux qui sillonnent le pays, le ciel et l’image de paix que reflète le Gabon.

La devise

“Union – Travail – Justice” est la devise du Gabon que l’on retrouve sur les symboles de la République :

– Union : l’union de tous les Gabonais, nécessaire à la construction d’un pays fort ;
– Travail : le travail de chacun bénéficie à tous et il est le seul gage de la réussite et du progrès ;
– Justice : la justice protège, assure la sécurité et le maintien de l’ordre et la paix.

Les armoiries

Adoptées le 15 juillet 1963, les armoiries du Gabon furent dessinées par l’héraldiste et vexilologue suisse Louis Mühlemann, un des membres fondateurs de la Fédération internationale des associations vexillologiques (FIAV) et également dessinateur des armoiries de la République du Congo.

D’or, à la nef de sable équipée du même, au pavillon du Gabon, tiercé en fasce de sinople, d’or et d’azur, navigant sur une mer d’azur ; au chef de sinople, chargé de trois besants d’or.

Les émaux représentent la forêt équatoriale (sinople), le soleil (or) et l’océan (azur). Les besans d’or montrent l’abondance minérale du pays. La nef (navire) représente le Gabon qui part en direction d’un avenir meilleur.

L’écu est tenu par deux panthères noires. Elles symbolisent la vigilance et la valeur du président qui protège la nation. Il est posé sur un arbre, l’okoumé symbolisant le commerce du bois.

Un listel en pointe porte la devise officielle du pays, en capitales d’or sur champ d’azur « UNION, TRAVAIL, JUSTICE ». Le cri, placé en chef, en capitales de sable, est « UNITI PROGREDIEMUR » (en latin : « Unis, nous allons de l’avant »).

Le sceau

Le drapeau gabonais est composé de trois bandes horizontales : une verte, une jaune et une bleue.

Le sceau de la République gabonaise est une « Maternité Allaitant », c’est-à-dire une mère qui allaite son enfant. La mère représente la République, l’Etat Gabonais qui nourrit ses enfants, les protège, les soigne, les éduque et veille en permanence sur leur bonheur.

L’enfant représente chacun d’entre nous, membre d’une famille, la nation gabonaise à qui nous devons respect, obéissance et amour

L’hymne national

La Concorde est l’hymne national du Gabon depuis 1960. Il a été écrit et composé par Georges Aleka Damas.

 

Paroles

Refrain:
Uni dans la Concorde et la fraternité
Éveille toi Gabon, une aurore se lève,
Encourage l’ardeur qui vibre et nous soulève !
C’est enfin notre essor vers la félicité.
C’est enfin notre essor vers la félicité.

Éblouissant et fier, le jour sublime monte
Pourchassant à jamais l’injustice et la honte.
Qu’il monte, monte encore et calme nos alarmes,
Qu’il prône la vertu et repousse les armes.

Refrain

Oui que le temps heureux rêvé par nos ancêtres
Arrive enfin chez nous, réjouisse les êtres,
Et chasse les sorciers, ces perfides trompeurs.
Qui sèment le poison et répandent la peur.

Refrain

Afin qu’aux yeux du monde et des nations amies
Le Gabon immortel reste digne d’envie,
Oublions nos querelles, ensemble bâtissons
L’édifice nouveau auquel tous nous rêvons.

Refrain

Des bords de l’Océan au cœur de la forêt,
Demeurons vigilants, sans faiblesse et sans haine !
Autour de ce drapeau, qui vers l’honneur nous mène,
Saluons la Patrie et chantons sans arrêt

Culture du Gabon

Le peuple gabonais s’est forgé depuis l’indépendance, en 1960, une culture propre qui n’est ni la culture traditionnelle des différentes ethnies qui le composent, ni la culture occidentale moderne. C’est une culture en mouvement, un mélange de diversité et de traits communs, faisant cohabiter les croyances et les pratiques les plus diverses. Ci-dessous quelques aspects de son patrimoine culturel

Les ethnies​

Le peuple gabonais est composé d’environ cinquante ethnies issues des diverses régions. Aucune des ethnies gabonaises n’est majoritaire, mais les plus importantes au point de vue numérique sont les Fang (32 %), les Mpongwè (15 %), les Mbédé (14 %), les Punu (12 %), les Batéké, les Bakota, les Obamba etc. Depuis longtemps, le Gabon compte de nombreux immigrants parmi lesquels on retrouve des Français, des Libanais, des Nigérians, des Togolais, des Camerounais, des Béninois et d’autres venus s’installer sur le territoire. Parmi ces populations, les Pygmées (environ 1% de la population totale) ont une place à part, car ils ont été les plus anciens à occuper le territoire.

Les langues nationales

Comme la plupart des États d’Afrique subsaharienne, le Gabon est un pays multilingue. La plupart des langues gabonaises appartiennent à la famille bantoue. Chacun des groupes d’origine bantoue (Fang, Bakota, Mbédé, Okandé, Myéné, Mérié) compte plusieurs variétés dialectales de sorte que les Gabonais parlent souvent entre eux le français comme langue véhiculaire. Seul le baka, parlé par les Pygmées, est une langue non bantoue (langue nigéro-congolaise).

Les musées

Le Musée National des Arts et Traditions (MNAT) est un lieu incontournable pour les visiteurs de passage, mais également pour les Gabonais qui redécouvrent au fil des expositions temporaires, les objets traditionnels qui honorent la culture gabonaise.

Le folklore

Les danses du Gabon sont le reflet de la diversité des différents peuples et rites qui animent le folklore gabonais. Elles sont étroitement liées aux différents rites, notamment le Bwiti. À la fois rituelles et ludiques, les danses du Gabon véhiculent le lien étroit entre le sacré et le monde réel. Les danses typiques gabonaises sont l’Ingwala Omias, Mengane, Mekom, Ozila et Eko de l’ethnie Fangl’Ikokou et le Mbouanda des Punu.

La musique

La musique du Gabon comprend plusieurs styles pop et folkloriques, portées par des stars de renom telles que Patience Dabany et Annie-Flore Batchiellilys.

Parmi les autres grands musiciens figurent Pierre-Claver Akendengue (considéré comme un maître-poète), “le vétéran” Mack JossVickos Ekondo connu comme “le roi du Tandima”, Amandine “la reine de l’empire”, Nicole AmoghoAmandine et le défunt Oliver N’Goma.

La rumba, le coupé-décalé, le makossa et le soukou sont populaires au Gabon, tout comme la musique urbaine qui est également très prisée sur l’ensemble du territoire. Rap, afro-beat et R&B, importés des États-Unis d’Amérique, ont inspiré toute une nouvelle génération d’artistes gabonais parmi lesquels Lord Ekomy Ndong, Ba’Ponga, Kôba, J-Rio, Nelyo, NG Bling, Lexical Flo et Moon pour ne citer que ceux-là.

Les instruments folkloriques gabonais comprennent l’obala, le ngombi, le balafon et les tambours traditionnels.

Les masques

De morphologies et de styles variés, recouverts des pieds à la tête de tissus en raphia ou de feuille de brousse ou d’un pagne noir, les masques gabonais appartiennent avant tout à des sociétés initiatiques. Ils incarnent à la fois les esprits d’ancêtres et les génies qui participent à la vie du village et sont principalement utilisés dans les cérémonies traditionnelles telles que le mariage, la naissance et les funérailles.

Les styles de masques sont très nombreux et variés. Les plus connus sont le style Mpongwé au faciès asiatique qu’on retrouve chez les Bapounou et les Palumbo de la Ngounié et de la Nyanga. On retrouve dans tout le centre du Gabon ces « masques blancs » extraordinaires. Autres styles remarquables : Adouba, Fang, Bakwélé.

Dans les régions de Koulamoutou et de Franceville, on trouve le grand masque Mboudi, originaire de la zone adouba. La figure très stylisée, est surmontée d’un front proéminent, souvent de forme géométrique. Les couleurs, et c’est ce qui est vraiment caractéristique, sont réparties par quartier sur le visage. On a ainsi une figure tout à fait cubiste avec des oppositions de couleurs vives.

Le Gabon abrite également des masques de renommée internationale, tels que le N’goltang (Fang) et le masque Kota.

Les habits traditionnels

Les premiers vêtements au Gabon étaient faits d’écorces battues assouplis dans l’eau. Chez les Fang, cette même écorce était employée pour confectionner des coiffures casques surchargés d’éléments décoratifs, cauris, perles, coques végétales…)

L’architecture

L’architecture traditionnelle gabonaise était principalement constituée par des huttes ou des cases en terre battue. Mais aujourd’hui, elle s’est adaptée au monde moderne.

La cuisine

Les bases de la cuisine du Gabon se trouvent essentiellement dans les produits de la terre (comme la banane plantain, le manioc, la feuille de manioc, l’aubergine africaine, le piment, etc.) et les produits de la mer (à peu près toutes les sortes de poissons exotiques et de crustacés), mais les Gabonais consomment aussi la viande d’animaux terrestres, gibier (par exemple le rat palmiste) ou volaille (le poulet, la pintade…)

La viande de brousse est très appréciée. Cela inclut antilope et phacochère mais aussi des animaux plus inattendus, porc-épic, pangolin, serpent, crocodile, singe, etc. Autrefois, la chasse à l’éléphant pouvait fournir de la viande à tout un village et son partage était codifié.

La plupart des aliments découlent des conditions de vie de chacune des multiples ethnies qui ont des habitudes spécifiques. Mais l’évolution démographique et les mélanges de populations ont conduit à la mise en évidence de mets phares, pratiquement nationaux, comme les feuilles de manioc, l’odika, la boulette et le nyembwe que l’on retrouve dans tout le pays.

Le cinéma

Un certain nombre de films, principalement des courts-métrages, ont été produits depuis les années 1970. Plusieurs cinéastes gabonais ont d’ailleurs été primés au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). Il s’agit de Philippe Mory qui tourne en tant que réalisateur en 1971 le premier long-métrage gabonais, “Les tam-tams se sont tus”. Considéré comme un précurseur et comme le père du cinéma gabonais, il joue son premier grand rôle dans le film français “On n’enterre pas le dimanche” (Prix Louis-Delluc 1959) de Michel Drach, qui fait de lui une vedette internationale. Il est ainsi le premier comédien d’Afrique noire à tenir un rôle principal dans un film français.

Le FESPACO reconnaîtra aussi Pierre-Marie Dong en 1972 et 1973 pour des courts-métrages, Imunga Ivanga pour son film “Dolè” et Henri Joseph Koumba Bibidi pour “Les couilles de l’éléphant” (meilleure musique) en 2001 ; ce dernier film sera un best-seller africain, diffusé dans au moins huit autres pays. Imunga Ivanga reçoit le Tanit d’or des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) pour Dolè. En 2013, le FESPACO consacre une journée à une rétrospective du cinéma gabonais.

Un feuilleton produit en 1994 pour la télévision gabonaise, “L’Auberge du Salut, a connu un réel succès dans le pays et a été diffusé dans d’autres pays d’Afrique (Côte d’Ivoire et Burkina Faso).

Le CENACI (Centre National du Cinéma gabonais), devenu en 2010 l’IGIS (Institut Gabonais de l’image et du Son), dirigé jusqu’en 2009 par Charles Mensah puis par Imunga Ivanga, s’efforce de soutenir la production de films de réalisateurs gabonais.